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Les architectes se préparent à la disruption numérique

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Le Président d’honneur d’ EdEn, Jean Bergougnoux, a reçu Madame Catherine Jacquot, Présidente du Conseil National de l’Ordre des Architectes mercredi 9 mars pour l’Atelier-Débat sur l’impact de la transition numérique sur la construction. Son intervention a permis de replacer la culture et le facteur humain au cœur du développement de la ville durable et numérique.  

Catherine JacquotMadame Jacquot a dépeint une profession dynamique, qui privilégie « une approche du bâtiment comme partie intégrante d’un environnement social, culturel et évolutif ». Les trente mille architectes enregistrés en France permettent d’assurer la performance des bâtiments dans la durée, notamment grâce à la maîtrise des nouveaux outils numériques. Mais la profession connaît également des défis. Elle doit faire face à un phénomène « d’Uberisation de la construction de maison individuelle selon un article du Moniteur » et intégrer la révolution numérique. Nous reviendrons dans un prochain article sur les menaces concurrentielles des géants du web, comme Google et d’autres qui développent des plateformes d’intermédiation entre professionnels du bâtiment et la maitrise d’ouvrage. Il faut avouer que les intermédiaires-prescripteurs sont nombreux en France, même avec les guichets uniques de l’Ademe. Et le notation de milliers de personnes utilisatrices d’une prestation est une influence assez convaincante de nos jours.

La révolution numérique

Avec le développement du BIM (Batiment & Informations Modélisées), les architectes disposent d’une réelle opportunité pour affirmer leur place d’acteurs incontournables de l’acte de construire.

Réservée hier à des projets complexes ou à quelques initiés, la conception sous forme de maquettes numériques 3D se généralise dans les agences d’architecture qui sont en très grande majorité, très petites.

Moindre coût et plus grande facilité d’utilisation ne sont pas les seuls facteurs expliquant cette montée en puissance : le numérique offre aux architectes des perspectives intéressantes pour élaborer un projet de meilleure qualité, mais aussi le construire mieux dans des délais et avec des coûts davantage maîtrisés. D’ailleurs, le carnet numérique permet de suivre la vie du bâtiment construit jusqu’à la modification de sa destination ou sa destruction. Mais le BIM, dit Madame Jacquot, doit rester fluide et pas un assemblage de produits normés.

Consciente de la crise du logement et de l’effondrement du marché des primo accédants en maison individuelle, Madame Jacquot cherche toujours à proposer des pistes complémentaires pour renforcer la constructibilité et ainsi augmenter la densité de population. Cette méthode numérique va permettre de concevoir des « smart cities ». Où les nouveaux paradigmes de mode de vie, de déplacement, de consommation seront intégrés dans ces villes intelligentes.

La rénovation exige un diagnostic global

Plus de trente mille architectes sont engagés dans la transition énergétique en France. L’orientation du projet, sa compacité, le traitement des volumes ont autant d’impact sur l’énergie consommée par le bâtiment que le niveau de performance thermique des matériaux utilisés.
Bien évidemment, le suivi de projets de rénovation pour le compte de particuliers entre aussi dans leur champ d’expertise. Ce type de mission comprend la conception du projet mais également la réalisation préalable d’un diagnostic global assortie d’un calendrier de travaux de rénovation cohérent. Madame Jacquot souhaite que l’on favorise un urbanisme négocié plutôt que réglementaire. En effet, un grand architecte de Bordeaux déclare : « Le site fait le projet. Le projet fait la règle ».

Enfin, la ville désirable selon le CNOA alliera densité et intensité par une imbrication fine entre espaces résidentiels, bâtiments tertiaires et équipements publics.

Sans la formulation de nouvelles propositions urbaines, comme le Grand Paris et la conception de bâtiments plus économes en énergie, les objectifs du facteur 4 avant 2050 resteront largement hors d’atteinte selon notre invité. Car il faudrait, dit-elle, rénover huit cent mille logements par an, alors que trente mille normes s’appliquent à un même logement ! La simplification des réglementations devient une urgence et non plus une option. Car ces normes tuent aussi l’innovation dans un pays où le foncier est rare, les couts élevés. Ces normes poussent à construire les mêmes typologies de bâtiment sur tous les territoires, quelle que soit la région.

Je vous laisse découvrir les meilleurs passages de l’introduction de Catherine Jacquot dans la video ci-dessous.

Quelques mots sur la biographie de Catherine Jacquot

Elue Présidente du Conseil national de l’Ordre des Architectes en novembre 2013, Catherine Jacquot est engagée dans le Conseil régional, puis national depuis plus de dix ans.

Madame Jacquot est également architecte conseil de l’Etat auprès de la DRAC Auvergne. Architecte diplômée de l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Paris Belleville, la Présidente est aussi titulaire du Diplôme d’Etude Approfondie de l’Institut d’Urbanisme de Paris.

Associée de l’agence Cenci et Jacquot depuis 1985, la présidente a élaboré le PLU de la ville de Viry-Châtillon en 2011 et 2012.

Nous recevons aussi  l’auteure de diverses publications et articles dont vous trouverez la liste dans le programme, mais je citerai : « La création : définition et défis contemporains », ed. L’Harmattan, publié en 2007.

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