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L’effacement diffus : une technologie à fort potentiel

effacement électrique
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L’ADEME a récemment rendu un avis sur l’effacement des consommations électriques résidentielles. Ce rapport met en avant le potentiel de cette technologie, que ce soit en terme de gains « environnemental, social et économique ».

Il est très difficile de stocker l’électricité. Le réseau a donc constamment besoin de trouver l’équilibre entre l’électricité produite et la demande des consommateurs.  Lorsque la consommation dépasse la production, le RTE (Réseau de Transport d’Électricité) doit demander aux producteurs d’augmenter leur production ou d’activer les centrales de pointe, augmentant ainsi les émissions de CO2.

D’après l’ingénieur et rédacteur Thierry Fayret : « Jusqu’à maintenant, face à l’augmentation continue de la demande, le réflexe des énergéticiens était plutôt de tout dimensionner suivant la demande maximale ». Il existe pourtant une autre solution consistant à baisser le niveau de la consommation en commandant à un opérateur « d’effacement »  la coupure « immédiate et coordonnée » de certains poste de consommation.

Effacement : Technique et points forts

Le principe de l’effacement résidentiel (ou encore d’effacement diffus) est la réduction temporaire de la consommation d’électricité de plusieurs petits sites – comme des logements – afin de réduire la demande. Pour ce faire, un boîtier est installé sur le tableau électrique, permettant ainsi de mesurer et de commander certains usages en temps réel comme le chauffe-eau ou les radiateurs de l’habitation. « Un système d’information complète le tout en recueillant les données et générant les ordres de modulation ». Une fois le service souscrit et le système installé, les utilisateurs n’ont aucune action à faire, l’opérateur réalisant toutes les manœuvres à distance.

Comme nous l’explique Mr Fayret : « En plein hiver lorsque tous vos radiateurs chauffent, on les éteint pendant 10 minutes. Si on fait cela successivement avec 5 autres de vos voisins, on a fait comme si l’un des 6 n’avait pas allumé ses radiateurs, pendant une heure ».

Le fait d’arrêter au même moment plusieurs appareils de faible puissance permet à l’opérateur d’éviter « un appel de puissance important » réalisant ainsi une économie appelée : « capacité d’effacement ».

Les bénéfices de cette technique pourraient donc être nombreux. En effet, l’effacement permettrait d’éviter la mise en route de centrales électriques au fioul ou au gaz, fortement polluantes, réduisant ainsi les émissions de CO2. Il simplifierait également l’intégration des énergies renouvelables sur le réseau, et permettrait de réduire la consommation annuelle d’électricité des consommateurs.

Plusieurs points forts non négligeables, qui permettraient tout simplement de mieux adapter la consommation à la production. Il serait ainsi possible – dans certaines zones géographiques – d’éviter des périodes de saturation du réseau, entrainant souvent des chutes de tension ou des coupures générales d’électricité.

Chauffage : des économies d’électricité

L’ADEME et le CSTB ont menés ensemble une étude basée sur une campagne de tests réalisés de janvier à mars 2012, sur un panel de 2800 adhérents à l’offre de Voltalis. Les premiers résultats pratiqués à l’ouest de la France et en période de chauffe, mettent en avant des économies d’énergie pour les effacements de chauffage (mais pas pour les ballons d’eau chaude).

Ces économies d’électricité réalisées sur un pourcentage d’effacement important, sont d’autant plus significatives, même s’il est important de tenir en compte qu’un effacement trop important pourrait nuire au confort des usagers (due à la baisse du chauffage à certains moments). Il s’agit d’ailleurs de l’un des points les plus important à éclaircir afin de compléter ses résultats. L’ADEME et le CSTB vont ainsi poursuivre leurs tests pour évaluer plus précisément les conséquences des effacements sur la températures des logements et la qualité de vie des utilisateurs.

Les résultats varieront également selon le logement, le climat et les habitudes de consommation des adhérents. Les économies d’électricité ne seront pas les mêmes si l’utilisateur consomme beaucoup ou s’il consomme de façon plus raisonnable.

Si le marché de l’effacement commence à émerger en France, Voltalis est pour l’instant la seule société proposant  de l’ajustement diffus et qualifiée par RTE. D’autres acteurs commencent à se pencher sur des offres d’effacement résidentiel, mais ils ne jouent pour l’instant que le rôle d’intermédiaire pour différents sites industriels, et ne proposent encore aucune offre aux particuliers.

Ce marché est déjà développé dans différents pays, mais les réglementations diverses en terme d’énergie ne rendent pas facile l’adaptation des modèles étrangers dans notre pays. La loi NOME (Nouvelle Organisation des Marchés de l’Electricité) votée en 2010, devrait aider au développement de cette nouvelle activité grâce à la mise en place d’un marché de capacité, permettant ainsi l’échange de garanties de capacité d’effacement ou de production.

Il reste tout de même important d’envisager le développement diffus sur le long terme, et de prendre le temps de mesurer avec plus de précision la perte de confort acceptable pour les utilisateurs tout en étant attentif aux sources de motivation de ces derniers.

Sources : Le blog de Thierry Fayret / Le blog de Habitat Durable

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