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Energies et Bâtiments Lyon #4 : Mmes. Rossignol & Jouanno

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Par le |

Lors de notre rencontre Energies & Bâtiments nous avons eu le plaisir de recevoir Chantal Jouanno, sénatrice de Paris et ancien ministre, et Laurence Rossignol, sénatrice de l’Oise. À l’issue de chacune des deux tables rondes, ces deux grands témoins ont commenté les discussions et partagé avec nous leur avis sur les questions liées au bâtiment, à l’économie d’énergie et aux enjeux associés.

Laurence Rossignol: vers une diversification des sources d’énergie

En introduction, Mme. Laurence Rossignol a insisté sur l’importance des discussions entre les différents acteurs du bâtiment, afin qu’ils puissent échanger et avancer en fonction des nombreux enjeux liés à l’économie d’énergie : enjeux économiques, climatiques, écologiques, politiques et social.

D’après la sénatrice, le chauffage électrique a une mauvaise image. Perception négative probablement due à son côté « totalitariste », et ce malgré l’énorme progrès que son arrivée a pu représenter dans les années 70. L’erreur serait probablement le manque de choix, et le manque de diversification des énergies qui mériteraient d’être adaptées à leur utilisation. Le chauffage électrique n’étant pas le chauffage de toutes les utilisations, il aurait été pertinent de proposer plus de solutions aux consommateurs.

Laurence Rossignol a également soulevé la « coïncidence » entre l’arrivée du chauffage électrique et le moment où la France s’est équipée pour la production d’électronucléaire. Le modèle économique actuel lui semble « particulier ». En effet, plus la production est conséquente et plus le modèle économique fonctionne, et bien entendu, si la consommation est importante, la production augmente. Cercle vicieux qui ne va pas dans le sens de la diversification des énergies.

Madame Rossignol juge également le retour sur investissement troublant voir « désarmant ». Le coût des énergies étant amené à augmenter, le retour sur investissement sera de plus en plus important.

Les problèmes de financement risquent donc de s’accroître. Trop complexes aujourd’hui, les dispositifs d’aides proposés sont difficilement accessibles et donc discriminants socialement. La cible (les personnes dans la précarité) aura donc des difficultés à y parvenir, quand une catégorie de la population, plus aisée, pourra plus facilement en profiter. Ce déséquilibre va donc nécessiter une clarification et une stabilisation des financements, et le prêt sur retour escompté semble être tout à fait adapté à l’enjeu.

Pour exemple, la commune de Montdidier dans le nord de la France. À son arrivée, la maire a décidé de faire de la régie municipale d’électricité un outil de transition énergétique pour sa commune. À l’aide de prêts sur le principe du taux sur retour escompté (règlement en fonction des bénéfices), elle a fait construire un parc public éolien. Un tiers des bénéfices a été réinvesti dans une pompe à chaleur, un tiers dans l’économie d’énergie de la commune sur ses bâtiments publics et le dernier tiers afin d’offrir aux particuliers des aides aux économies d’énergies. Aujourd’hui la commune produirait près de 50% de son énergie.

Si ce modèle ne pouvait pas être mis en place sur le plan national, il serait intéressant de s’en inspirer et de l’adapter localement en fonction des solutions écologiques à apporter et des schémas économiques. D’après la sénatrice, la diversification d’énergie passera en effet de plus en plus par la décentralisation.

Laurence Rossignol reproche également aux producteurs et aux distributeurs de créer des compteurs intelligents qui devraient être d’avantage destinés aux usagers afin de leur permettre de maitriser plus facilement leur consommation.

Regardez dans la vidéo ci-dessous les points de vue de Laurence Rossignol sur la transition énergétique déjà bien engagée selon la sénatrice. Lors de ces interventions, Mme. Chantal Jouanno a particulièrement soulevé les enjeux politiques et sociaux:

Chantal Jouanno : L’économie d’énergie, un sujet politique prenant en compte « la vie de la cité »

L’ancienne ministre a également mis en avant l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME). Cet établissement public placé sous la tutelle conjointe des ministères en charge de l’Ecologie du Développement durable et de l’Energie et de l’Enseignement Supérieur de la Recherche, « participe à la mise en œuvre des politiques publiques dans les domaines de l’environnement, de l’énergie et du développement durable ».

L’ADEME a pour but de convaincre, de mobiliser, de conseiller le public en matière d’environnement et d’aider les créations de projets en apportant un soutien financier.

C’est également avec quelques regrets que Madame Jouanno reconnaît la difficulté d’obtention des certificats d’économie d’énergie, la validation technique étant particulièrement lourde.

Deux éléments sont d’après elle également importants à prendre en compte dans les débats pour l’économie d’énergie.

Tout d’abord le vieillissement de la population est un facteur à intégrer dans la formation énergétique. Cela aura forcément un impact en terme de comportement, de capacité d’endettement et en terme de besoin (à associer aux problèmes d’accessibilité).

Un sujet aussi trop souvent oublié et dont il est important de tenir compte est la qualité de l’air dans le logement. Une réelle problématique puisqu’avec toutes les innovations techniques actuelles, aérer son habitat augmente la consommation d’énergie (chauffage en hiver, climatisation en été). Chantal Jouanno soulève donc la question : sera-t-il un jour possible d’allier qualité de l’air avec économie d’énergie ?

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