Retenu comme un objectif premier dans le projet de troisième Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE3), la deuxième vague d’électrification des usages aura un impact très important sur les équipements installés dans les logements. Mais il ne peut pas y avoir de transition énergétique sans sécurité électrique. Fort de son expérience depuis plus de 60 ans pour améliorer la sécurité électrique des Français, CONSUEL y veille.
Le secteur électrique est en pleine mutation, porté par des évolutions majeures telles que le développement de la production décentralisée d’énergies renouvelables, en particulier des panneaux photovoltaïques, qu’ils soient raccordés ou non au réseau public. Parallèlement, l’installation d’infrastructures de recharge pour véhicules électriques, tant sur le domaine public que dans les copropriétés, place le logement au cœur de cette transition énergétique.
Cette transformation modifie l’habitat, qui passe d’un système électrique simple à une infrastructure complexe. Assurer la sécurité de cet écosystème est une priorité essentielle afin de protéger les personnes et les biens, notamment en limitant les risques d’incendie.
Les avancées technologiques bouleversent nos modes de vie, notre économie et l’ensemble de la société. Leur développement doit pouvoir se poursuivre, même en l’absence de référentiels normatifs exhaustifs, à condition d’être accompagné de mécanismes de vigilance et d’adaptation garantissant leur intégration sécurisée et efficace.
En mars 2010, les pouvoirs publics ont fait évoluer la réglementation en imposant l’obligation d’une attestation de conformité visée par CONSUEL pour toute installation de production d’électricité de moins de 250 kVA raccordées au réseau public de distribution d’électricité et, en 2021, pour les infrastructures de recharge pour véhicules électriques dans l’habitat collectif et le domaine public.

© by Dariusz T. Oczkowicz, ars digital media services
Les panneaux photovoltaïques
En 2024, CONSUEL a traité plus de 250 000 dossiers d’installations photovoltaïques.
Les visites réalisées par CONSUEL pour viser une attestation de conformité dans les bâtiments d’habitation, accompagnées d’une simplification technique des installations par le développement des solutions avec micro-onduleurs, ont permis de diminuer par six les risques électriques majeurs entre 2010 et 2024. À ce jour, les risques électriques identifiés proviennent majoritairement de la présence de courant continu et de défauts liés à la mise en œuvre des installations.
- 20 % des installations relèvent une mise en œuvre défaillante des canalisations :
- défaut de protection mécanique des circuits, ex- posant à un risque de choc électrique à moyen ou long terme ;
- risque d’incendie lié à des connexions inappropriées des conducteurs, en particulier, l’absence de sertissage lors de l’utilisation de conducteurs souples (tendance à la hausse probablement liée à la pénurie de cuivre).
- 33 % des installations ont un étiquetage informatif défaillant :
- Bien que cette anomalie ne soit pas classée comme majeure, elle reste préoccupante. Les étiquettes jouent en effet un rôle essentiel :
- en informant les utilisateurs et les services de secours (notamment les pompiers) sur les dangers potentiels ;
- en signalant les zones à risque, en particulier celles alimentées en courant continu, plus dangereux que le courant alternatif en raison de la possibilité de formation d’arcs électriques difficiles à interrompre ;
- en fournissant les consignes nécessaires pour couper l’alimentation de manière sécurisée.
Le développement croissant des installations de production en autoconsommation, combiné à une augmentation des consommations électriques, fait émerger de nouveaux risques à court et moyen terme. Ces évolutions exigent une vigilance accrue, notamment lors du raccordement de ces installations à des tableaux de consommation existants. L’installateur électricien chargé de ce raccordement a la responsabilité de s’assurer que les travaux réalisés ne compromettent pas le niveau de sécurité initial de l’installation. En particulier, il doit vérifier que le courant traversant le tableau de consommation ne dépasse pas le courant maximal pour lequel celui-ci a été conçu. Un dépassement pourrait entraîner une surchauffe, voire un risque d’incendie.
Bien qu’il existe de nombreuses solutions techniques pour limiter ce risque, l’une des configurations possibles est présentée en figure 1, à titre d’exemple.

Les infrastructures de recharge pour véhicules électriques
Les visites réalisées par CONSUEL, pour viser une attestation de conformité dans les bâtiments collectifs d’habitation, associées à l’obligation d’une qualification, ont permis de diminuer par trois les risques électriques importants entre 2021 et 2024. En 2024, CONSUEL a traité près de 15 000 dossiers d’installations d’infrastructures de recharge pour véhicules électriques (IRVE).
À ce jour, les risques électriques identifiés proviennent majoritairement de connexions inappropriées et/ou de protections défaillantes :
- 20 % des installations présentent un risque d’incendie lié à des connexions inappropriées des conducteurs, en particulier l’absence de sertissage lors de l’utilisation de conducteurs souples ;
- 11 % des installations relèvent une protection électrique défaillante contre les surcharges ou contre les courts-circuits.
Lors d’un raccordement indirect tel que l’ajout d’une IRVE sur un point de livraison existant (PDL/ PRM), l’augmentation de puissance du point de livraison existant, tel que le passage d’un point de livraison en puissance limitée en puissance surveillée, doit conduire l’installateur électricien à s’assurer que les parties existantes soient toujours compatibles avec la nouvelle valeur de court-circuit.
Conclusion
Les déploiements d’aujourd’hui sont les enjeux de demain qui apporteront des perspectives d’usage à pérenniser et à faire évoluer dans le temps. Il nous appartient d’agir en faisant en sorte que le dispositif CONSUEL soit un facilitateur, notamment pour les systèmes innovants et une aide pour les professionnels de la filière électrique, avec pour objectif de valoriser la qualité des travaux réalisés.