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Les Calculs douteux des promoteurs du gaz fossile pour préserver des parts de marché au détriment du climat

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Le 13 Mai 2019, les promoteurs du gaz ont publié un énième communiqué de presse tapageur prenant pour cible la RE 2020 et la révision attendue du coefficient de conversion en énergie primaire. Leur but est simple : crier au loup afin de protéger les parts de marché du gaz au détriment de l’urgence climatique.

Ainsi, ce dernier opus gazier nous explique comment la RE 2020, par laquelle le gouvernement entend réaliser sa feuille de route vers la neutralité carbone, doit « revenir à un projet plus juste et plus équilibré »… en misant sur le gaz. Un gaz qui, rappelons-le, s’il peut anecdotiquement être vert, reste d’abord largement fossile.

Deux arguments sont évoqués pour soutenir cette position qui serait sans eux aberrante. Ces arguments, Équilibre des Energies leur a déjà répondu et leur répond encore aujourd’hui :

  • La demande électrique sous contrôle. Marronnier s’il en est, la question de la pointe refait son apparition dès qu’il est question de développer les usages de l’électricité décarbonée. Certainement par omission, les promoteurs du gaz oublient de préciser que le chauffage ne représente qu’un tiers de la pointe. Ils oublient aussi de préciser qu’au cœur de l’hiver lorsque la pointe atteint son sommet, un kWh électrique peut atteindre ponctuellement 100 g de CO2. A titre de comparaison, un kWh de gaz brûlé pour se chauffer émet 243 g eq.CO2 et un kWh de fioul 314 g eq.CO2. Au contraire, un coefficient de conversion à 2,1 incitera au remplacement des grille-pain par des radiateurs modernes ayant un impact marginal sur la pointe, et ne changera strictement rien pour les bâtiments neufs qui sont déjà très bien isolés.

Lire aussi : Le coefficient de conversion de l’électricité en énergie primaire : frein majeur à la réalisation de la stratégie énergie-climat pour le bâtiment

  • Les Français ne porteront pas le coût de la transition énergétique. Les chauffages électriques modernes qui sont installés ont atteint un niveau d’efficacité énergétique unanimement reconnu. Les “grille-pain” des années 70 ne sont plus une menace et le développement du chauffage électrique n’aura pas d’incidence négative sur les factures des consommateurs. En revanche, le gaz fossile qui affiche aujourd’hui ses prix réduits est une bombe à retardement pour les factures des Français. Alors que la traque aux émissions carbone est déjà lancée, il est inéluctable que les consommateurs d’énergie carbonée devront compenser financièrement le prix environnemental de leur consommation. Encourager les Français à se tourner vers le gaz fossile c’est leur tendre un piège pour le futur.

Puisque le choix de la France pour l’avenir est la neutralité carbone alors le gaz fossile est par nature une énergie du passé.

La vraie raison de ce branle-bas de combat parmi les promoteurs du gaz est énoncée à mi-voix dans leur communiqué de presse : il s’agit avant tout d’éviter « d’impacter toute une filière industrielle qui a pourtant largement investi dans des équipements efficaces énergétiquement ».

Le gaz émet du CO2 à sa combustion, et ce, quels que soient les investissements qui sont et qui seront réalisés. Les intérêts économiques d’une industrie obsolète ne doivent pas primer sur l’avenir de la planète. En attendant un verdissement souhaitable et souhaité du gaz, s’il fait la preuve de sa pertinence économique, nous devons nous appuyer sur les énergies décarbonées qui existent aujourd’hui.

Premier secteur consommateur d’énergie et deuxième émetteur de CO2, le Bâtiment a une grande responsabilité afin d’atteindre la neutralité carbone en 2050. C’est pourquoi, il faut sans plus attendre que la réglementation se mette au diapason de l’urgence climatique et encourage les usages décarbonés, même si cela dérange visiblement les promoteurs des fossiles.

Lire aussi : EdEn présente son cahier d’acteur PPE : Transition énergétique dans le Bâtiment

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