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M. Ristori souhaite des normes européennes dans le réseau électrique

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Dominique Ristori directeur général Energie à la Commission européenne était l’invité d’un atelier-débat « Equilibre des énergies » en 2014 pour défendre en priorité la sécurité des approvisionnements énergétiques et la lutte contre le changement climatique.
Deux ans plus tard, la vision de Monsieur Ristori se matérialise dans la sécurité des approvisionnements en électricité, la plus décarbonée possible, à partir d’un réseau où les producteurs sont de plus en plus nombreux.

D’ailleurs Michel Derdevet, directeur général adjoint d’Enedis (Electricité réseau distribution France) a déclaré sur le sujet : « Un domaine de coopération industrielle privilégié, ce sont les réseaux. Même si nous n’avons pas le même mix énergétique entre la France et l’Allemagne, les électrons passent par-dessus le pont de Kehl ».

Les réseaux numériques exigent des normes

Avant que le Brexit ne soit voté par referendum par le peuple britannique, Dominique Ristori, le patron de l’énergie à la CEE, avait annoncé vendredi 13 mai 2016 à Strasbourg, que la commission européenne présenterait avant la fin de l’année une série de propositions pour un « nouveau marché » de l’électricité qui doit promouvoir des normes communes afin de continuer à construire un grand réseau alimenté par de nombreux producteurs au Nord comme au Sud de l’Europe.

Dominique Ristori . Credit EU40

Dominique Ristori . Credit EU40

Cette nouvelle posture du patron de l’énergie en Europe semble dictée par l’émergence du numérique qui exige des standards communs pour fonctionner en bonne intelligence. Monsieur Ristori veut siffler la fin des souverainetés nationales en matière de stratégie énergétique. N’oublions pas que la CEE s’est engagée à réduire ses émissions de GES de 40% en 40 ans, entre 1990 et 2030. Cet objectif ne peut être atteint autrement qu’en augmentant les énergies renouvelables d’au moins 20% d’ici 2020, en réduisant la consommation mais surtout aussi en diminuant la part des énergies les plus carbonées, comme le charbon et le fioul, dans la production électrique. Objectif revu à la baisse, car la réunion du Conseil Européen des 23 et 24 octobre 2014 à Bruxelles prévoyait que la part des EnR devaient atteindre 27% en Europe ?

C’est ainsi qu’une nouvelle stratégie en matière de développement et gestion de réseaux électriques intelligents devrait s’imposer en Europe, avec une plus grande coopération entre les Etats et les grands territoires du continent.

Les crises politiques changent la donne

Les années passent et les priorités aussi parfois. Lors de notre atelier en novembre 2014 avec Monsieur Ristori, la crise Russo-Ukrainienne menaçait l’approvisionnement en gaz des pays de l’Europe de l’Ouest. Il semblait évident que l’Europe devait trouver une alternative qui ne pourrait pas être plus carbonée que le gaz. Il ne restait alors que les EnR et le nucléaire! Mais pourtant c’est le charbon, meilleur marché, qui a malheureusement reçu la préférence d’un certain nombre de pays, dont l’Allemagne.

Dominique Ristori à l'atelier Eden

Dominique Ristori à l’atelier Eden

Voici les propos de Dominique Ristori tenus à notre atelier:

« La crise Russo Ukrainienne nous rappelle qu’assurer la sécurité énergétique de l’Europe est une priorité absolue. Si la situation est meilleure qu’en 2009, nous avons toujours des points de vulnérabilité qu’il nous faut résoudre. Pour cela nous devons construire une Union énergétique européenne forte. Nous avons réussi à convenir d’un accord pour cet hiver pour assurer nos approvisionnements et actuellement 90% du stockage gazier est rempli, mais nous devons travailler pour les années à venir sur la sécurisation des échanges et ne plus être autant dépendant de la Russie qui est le principal fournisseur gazier européen ». Monsieur Ristori poursuit:

« Concernant l’objectif de développement des EnR, nous sommes confiants car désormais la résolution des états membres ne se limitent plus à des intentions mais se concrétisent en actions. Les objectifs de la France et de l’Allemagne par exemple sont supérieurs à l’objectif de 27% fixé pour l’Union Européenne en 2030, soit respectivement : 32% et 30%. Au niveau de la commission, nous devons accompagner les initiatives régionales pour permettre la création de marchés plus vastes en jouant sur l’ensemble de la panoplie des EnR (éolien, photovoltaïque, hydraulique, biomasse…). Nous devons également favoriser les investissements et l’innovation pour encourager le déploiement d’une dynamique écologique créatrice d’emplois et de valeurs » a ajouté Dominique Ristori.

En revanche, l’accord sur le paquet énergie-climat 2030 jumelé à l’accord entre la Chine et les Etats-Unis en 2014 ont certainement contribué au succès de la conférence de Paris l’an dernier. Le Brexit peut avoir un effet positif entre les membres de l’Union pour redorer l’image des Institutions Européennes d’ici la fin de l’année.

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