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Marie Chéron et Abrial Gilbert-d’Halluin – Le véhicule électrique dans la transition écologique en France

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Le mercredi 11 avril 2018, le Président Brice Lalonde recevait Mme Marie Chéron de la Fondation pour la Nature et l’Homme, et M. Abrial Gilbert-d’Halluin de l’European Climate Foundation afin de revenir avec eux sur l’étude «  Le véhicule électrique dans la transition écologique en France », dont ils sont les auteurs. Cet Atelier-Débat a été l’occasion d’évoquer les différents impacts de la voiture électrique à court et moyen terme.

De gauche à droite : Gilles Rogers-Boutbien, Serge Lepeltier, Marie Chéron, Abrial Gilbert-d’Halluin, Brice Lalonde

A l’heure où le Gouvernement entend légiférer largement sur le Transport en s’appuyant sur les travaux des Assises de la Mobilité, et que de nouveaux modèles émergent en Chine ou en Norvège, notre association a souhaité dédier un Atelier-Débat à la question du véhicule électrique.

Lire aussi : Véhicule électrique, les clés du succès norvégien

Quels impacts pour le véhicule électrique à l’horizon 2030 ?

Dans leurs propos introductifs, les deux invités ont tout d’abord rappelé l’objectif de l’étude : expliciter les conséquences d’un fort développement du véhicule électrique sur l’environnement, de la production au recyclage. En collaboration avec des constructeurs, des ONG et le cabinet Carbone 4, Marie Chéron et Abrial Gilbert-d’Halluin se sont penchés sur les cinq impacts majeurs – climat, énergies fossiles, écosystèmes, eaux, air – du véhicule électrique en fonction de « trois scénarios volontairement contrastés » à l’horizon 2030 – Ambition, Accélération, Renoncement. Pour Marie Chéron, ce choix chronologique répond à un impératif de « cohérence technologique » – utilisation des batteries lithium ion, après cette date les projections deviendraient bien trop incertaines pour être pertinentes.

 

Pour ce qui est du volet climatique particulièrement cher à notre association, les atouts des véhicules électriques se confirment tant aujourd’hui qu’en 2030 et cela dans tous les scénarios :

  • ambition transition énergétique avec 39% d’EnR  ;
  • accélération en faveur des énergies renouvelables avec une trajectoire 100% d’EnR en 2050. De plus, ces avantages pourraient être accentués avec l’amélioration des processus de fabrication, ces derniers représentant la majorité de l’empreinte environnementale.

Par ailleurs, les deux auteurs ont également insisté sur les bénéfices que pouvait apporter le véhicule électrique à la stabilité d’un réseau électrique appelé à incorporer de plus en plus d’énergies renouvelables intermittentes. En effet, via le V2G – Vehicule to Grid – ou la seconde vie des batteries, l’énergie produite par des panneaux photovoltaïques pourra être stockée en heures creuses dans une voiture électrique ou dans une batterie reconditionnée, et être restituée à l’habitant en heures pleines.

En savoir plus sur le V2G : Véhicule électrique et infrastructures de recharge

Une étude prospective et exhaustive amenant divers questionnements

Les multiples éléments présentés ont amené de nombreuses interrogations de la part du public, la première d’entre-elles portant sur la qualité de l’air, sujet qui n’avait pas encore été abordé, ce à quoi Abrial Gilbert-d’Halluin a répondu que « la réduction des émissions est significative et représente un atout indéniable pour la qualité de l’air [baisse de 72% pour le NOX et de 92% pour les particules fines], notamment en milieu urbain ».

Par la suite, il s’est posé la question de la massification du véhicule électrique, c’est-à-dire comment est-il possible d’aller de plusieurs dizaines de milliers de modèles – 54 000 en 2016 – à une flotte comprise entre 4,4 et 5,5 millions de véhicules électriques. A ce propos, la représentante d’une association de consommateurs s’interrogeait sur la capacité des ménages à acquérir ce type de véhicule alors que son prix reste pour l’instant assez élevé et que la visibilité fiscale est plutôt limitée. Concernant le tarif à la vente, un industriel de l’automobile présent dans la salle a affirmé qu’à partir de 2020, les véhicules thermiques et électriques – 100 % et hybrides – seraient au même prix et cela hors incitation des pouvoirs publics.

Enfin, le Président du CSEES d’EdEn Jean-Pierre Hauet loue les qualités de cette étude « extrêmement utile » qui permet au grand public de mieux comprendre pourquoi il est nécessaire de développer le véhicule électrique. Toutefois, il a regretté le fait que la question économique ne se soit pas présente, à l’instar de nombreuses autres études sur ces thématiques : « il manque encore trop souvent des euros pour compléter les considérations environnementales ».

Les mots du Président

Dans sa conclusion, le Président Brice Lalonde a tout d’abord félicité les intervenants et les nombreux questionneurs. Par la suite, l’ancien Ministre de l’Environnement a salué cette étude prospective qui essaye de montrer « ce que sera demain » dans un secteur aussi difficile que celui du Transport où se rencontrent exigence de mobilité et efforts collectifs nécessaires dans la lutte contre le dérèglement climatique.

Ce qu’en pense EdEn ?

EdEn a préconisé dans sa contribution aux Assises de la Mobilité que la mutation vers une mobilité propre doit se faire principalement via le véhicule électrique à batteries, technologie qui est la plus mature et la plus à même d’être massifiée à court et moyen terme.

Ainsi EdEn a plaidé pour cette mobilité soit :

  • Totalement propre, c’est-à-dire qu’elle fonctionne avec de l’électricité décarbonée ;
  • Accessible à tous, ce qui demande le développement d’infrastructures de recharge appropriées, publiques et privées. A cet effet, il faut que les pouvoirs publics établissent un schéma directeur de déploiement de bornes de recharge publiques ;
  • Une aide à la stabilité du système électrique, ainsi le pilotage de la recharge doit devenir la règle et les technologies d’échange bidirectionnel avec le réseau – V2G – doivent être encouragées ;
  • Pleinement intégrée aux quartiers et villes, afin d’assurer l’efficacité du stockage de l’énergie produite localement et sa restitution au moment opportun.

Par ailleurs, EdEn suit avec attention les évolutions de la mobilité électrique « hydrogène » qui pourrait trouver son utilité sur certains créneaux spécifiques – poids lourds – si elle fait la preuve de son efficacité économique.

Les recommandations d’EdEn pour une Mobilité propre : Les Assises de la mobilité, conclusions et perspectives

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