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Béatrice de Montleau – La Finance, un outil puissant pour soutenir la Transition énergétique ?

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Le jeudi 14 novembre 2017, Béatrice de Montleau, Responsable RSE -Responsabilité Sociétale des Entreprises, de la banque Neuflize OBC, était l’invitée du Président Jean Bergougnoux. Retour sur cet Atelier-Débat qui a permis d’aborder un grand nombre de sujets relatifs à la Finance verte, devant – contexte oblige – un public très intéressé par la question.

Béatrice de Montleau et Jean Bergougnoux

Alors que se terminait le « One Planet Summit », sommet co-organisé par la France, la Banque mondiale et l’ONU, qui ambitionnait d’impliquer pleinement les institutions financières et les entreprises dans les problématiques environnementales, notre association a voulu donner la parole à un acteur de la finance écologique et solidaire qui ne nous est pas inconnu. Ainsi, Béatrice de Montleau, Responsable RSE de notre partenaire historique la Neuflize OBC, a accepté de jouer le jeu des questions-réponses avec les différents participants pour nous expliquer « comment le monde de la finance intervient dans la Transition énergétique ».

Quel cadre structurant pour la Finance verte ?

C’est par un rapide retour en arrière que s’est ouvert l’Atelier-Débat, notre invitée qui est impliquée depuis plus de 10 ans dans l’ISR – Investissement Socialement Responsable – a retracé son évolution. Apparu au début des années 2000, l’ISR a connu par la suite un fort développement, notamment avec l’apparition de nombreuses offres telles que : le Livret de développement durable et solidaire, les fonds d’investissements spécifiquement liés à l’environnement, le microcrédit, ou encore les Green Bonds. Néanmoins, l’essor de ces produits a aussi été accompagné d’accusations de « green washing1 », c’est pourquoi Béatrice de Montleau a rappelé que la  Finance verte devait aussi répondre aux exigences strictes de l’article 173 de la Loi de Transition Energétique pour la Croissance Verte. Pour ce faire, plusieurs indicateurs et processus d’évaluation ont été mis en place afin d’intégrer véritablement les problématiques environnementales et sociétales. A ce propos, notre invitée a cité les critères ESG – Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance – comme exemple de cadre structurant particulièrement pertinent pour la Finance verte, de plus, elle a précisé que les critères ESG ont vocation à intégrer pleinement les autres placements financiers.

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Les Green Bonds, un outil au cœur de l’actualité

L’autre grand point de questionnement de l’Atelier-Débat portait sur la rentabilité de l’ISR et plus précisément des Green Bonds qui « ont pris beaucoup d’ampleur » ces dernières années – 135 milliards d’euros, 4 fois plus qu’il y a 4 ans -. Pour Béatrice de Montleau, les Green Bonds sont des « investissements pertinents tant d’un point de vue économique qu’écologique ». En effet l’Initiative Climate Bonds certifie et suit les Green Bonds afin d’assurer aux investisseurs qu’ils sont bien en adéquation avec les objectifs environnementaux. Suite à une question d’une dirigeante d’entreprise particulièrement engagée dans l’efficacité énergétique des solutions qu’elle met en œuvre, Béatrice de Montleau a toutefois précisé que les Green Bonds sont destinés aux gros investissements, le plus souvent portés par de grandes entreprises ou des Etats. Pour les plus petites structures, il y a néanmoins la possibilité d’obtenir d’autres services financiers plus adaptés.

La banque doit-elle se montrer proactive ?

A cette question, la Responsable RSE de la Neuflize a répondu par l’affirmative, elle a cité l’exemple du groupe ABN AMRO dont la Neuflize OBC est membre. Ainsi, de nombreux travaux ont été mis en place dans les infrastructures afin de diminuer les consommations d’énergie et de favoriser l’économie circulaire dans le fonctionnement de tous les jours. Par ailleurs, l’Atelier-Débat a été l’occasion d’apprendre que les institutions financières pouvaient inciter leurs clients à adopter des normes environnementales ambitieuses ou qu’elles pouvaient favoriser la lutte contre la précarité énergétique grâce au microcrédit. Ces différents aspects font de la banque un acteur clef de la Transition écologique qui mérite d’être associé pleinement à la lutte contre le réchauffement climatique.

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Les mots du Président

Au cours de sa conclusion, Jean Bergougnoux a rejoint Béatrice de Montleau sur l’importance du secteur bancaire qui est « au cœur » des actions pour le climat. En effet, les banques sont en contact avec les entreprises, les ONG, les particuliers et ont une connaissance micro-économique fine de leurs besoins. C’est pourquoi, les institutions financières peuvent influencer les  « analyses, réflexions, capacités d’imagination »  de leurs interlocuteurs afin de les insérer pleinement dans la Transition énergétique. Toutefois, le Président d’honneur d’EdEn a rappelé que cette transition était d’abord la responsabilité première des Etats qui sont les seuls à pouvoir créer le contexte favorable qui permet aux autres acteurs de s’insérer. Afin d’expliciter son propos et de terminer l’Atelier-Débat, Jean Bergougnoux a cité l’exemple de la taxe carbone, qui a eu pour « vertu de transformer en business model ce qui était une sympathique déclaration d’intention », preuve du rôle prépondérant des Etats.

 

1Le green washing – éco-blanchiment – est une méthode de marketing consistant à communiquer auprès du public en utilisant l’argument écologique. Le but du green washing étant de se donner une image éco-responsable, assez éloignée de la réalité… La pratique du green washing est trompeuse et peut-être assimilée à de la publicité mensongère. Source : http://www.novethic.fr/lexique/detail/greenwashing.html

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