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Toiture photovoltaïque : les industriels innovent

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Malgré une crise douloureuse pour les PME dans la filière photovoltaïque suite au moratoire de l’hiver dernier, les industriels ont décidé de poursuivre leur innovation. En attendant le redémarrage de l’activité, et malgré un climat économique tendu par la crise de l’euro, des nouveautés sont en œuvre sur toutes les technologies qui interviennent dans un panneau photovoltaïque.  Il reste des idées à exploiter comme de valoriser les crédits carbones ou la location d’un toit exposé au sud sans acquisition obligatoire…selon Hadrien Clément de Prosolia, conseils en énergie solaire, interviewé ci-dessous. Une évolution certaine s’inscrit au calendrier des années à venir suite aux applications de la RT2012, grâce auxquelles les systèmes photovoltaïques devraient s’imposer sur une grande majorité des projets de construction. Le prix du Kwh photovoltaïque a baissé de plus d’un tiers depuis 2002 pour couter €0,40c aujourd’hui. En toiture, tous les matériaux tel que la tuile, l’ardoise et le métal intègrent désormais le système, et le centre scientifique et technique du bâtiment promeut déjà plusieurs innovations.

Les tuiles solaires photovoltaïques

La société Luxola développé des tuiles solaires à l’aide d’une technologie permettant d’intégrer des cellules photovoltaïques en silicium cristallin dans des tuiles en verre moulé. Ces dernières gardent les mêmes dimensions et caractéristiques que les éléments traditionnels de couverture et sont fabriquées à l’aide d’un procédé alliant performance, technique, sécurité et esthétique garantissant ainsi leur parfaite étanchéité.

La récupération et le renouvellement de l’air

Une deuxième innovation se présente sous forme de systèmes composés de panneaux photovoltaïques et d’un panneau absorbeur permettant de capter l’air afin de le transférer vers un réseau aéraulique. Ces procédés permettent de préchauffer de l’air neuf accompagné d’un système de ventilation automatique double flux contrôlé ou de recycler de l’air extrait dans la maison, puis réintroduit l’apport calorifique.

De l’étanchéité à la production d’électricité

Les systèmes d’étanchéité ont également évolué. Des solutions bicouches bitumeux SBS renforcé intègrent des cellules souples dans la deuxième couche assurant l’étanchéité et la production d’électricité. Leur rendement est optimisé par rapport à celui des panneaux rigides, en cas de conditions d’ensoleillement moins favorables, grâce à une technologie triple jonction. Les membranes d’étanchéité photovoltaïque s’adaptant aux toitures cintrées, à faible pente ou en terrasse ont donc une double fonction.

Des solutions classiques sur tout type de support

Aujourd’hui les systèmes d’intégration classiques sont pour certains compatibles avec tous types de matériaux de couverture (tuile, ardoise, etc.). Terreal solaire propose par exemple une offre Premium évolution associant le dernier système d’étanchéité TSPV3 avec des panneaux photovoltaïques haute performance. Cette solution permet de garantir une étanchéité supérieure allant jusqu’à 20% de pente grâce à un capotage arrière et à un système de drainage efficace. De plus, une cornière latérale permet entre autres d’éviter la prise au vent. Cette installation peut ainsi se vanter d’une durée de vie optimisée. À la vue des engagements pris par l’Etat ces dernières années avec le Grenelle de l’Environnement, nous pouvons envisager, si ces derniers étaient respectés, un puissant développement de l’industrie photovoltaïque ainsi qu’une baisse continue du prix de fabrication. L’électricité produite pourrait ainsi devenir directement compétitive avec celle issue du nucléaire. Hadrien Clément chez Prosolia parle même du croisement des courbes de prix aux alentours de 2015 avec une production décentralisée. M. Clément développe ce point dans la vidéo ci-dessous que j’ai réalisée à l’issue du conseil scientifique de l’association ce mois-ci. La solarisation des maisons décentralise la production de l’énergie même si le particulier ne peut produire plus de 50% de sa consommation. Les énergéticiens doivent-ils acheter la surproduction des particuliers quand la demande d’électricité n’est pas simultanée ?

La raison économique pourrait imposer de faire varier le prix d’achat du Kwh en fonction de la saison ou de la demande et d’ouvrir parallèlement l’autorisation à l’auto-consommation. Dans le même esprit, le concept d’énergie primaire (ep) devrait être reconsidéré. Car le kWh.ep produit pour chauffer l’eau avec une résistance alimentée par de l’énergie photovoltaïque, afin de stocker l’énergie, est calculée sur le coefficient de 2,58. Celui-là même qui est appliqué à toute l’électricité livrée par les énergéticiens. Contresens ou omission?

Un avenir radieux se profilerait donc pour les toitures photovoltaïques et toutes ses dernières innovations permettraient ainsi aux français de voir leur facture énergétique baisser, sans investissements financiers confiscatoires. A ce jour, les 2/3 des technologies présentes dans un panneau photovoltaïque sont souvent françaises comme les onduleurs de Schneider. Pour créer des emplois et baisser les prix de revient, il semblerait intelligent de favoriser la création d’un grand pôle industriel italo-franco-allemand pour fabriquer les lingots de silicium en Europe. Vous avez d’autres pistes?

 

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