Lors de la conférence environnementale du 15 septembre dernier, le gouvernement a présenté un plan de rénovation thermique des logements ayant pour objectif de permettre à 1 million d’habitations d’avoir accès à une isolation thermique de qualité. Pour y parvenir, les ménages auraient la possibilité d’être aidés dans la réalisation de leurs travaux de rénovation par « le tiers-investissement ».
Qu’est-ce que « le tiers-investissement » ?
Au lieu d’avancer des sommes conséquentes afin de pouvoir réduire sa facture énergétique dans les années suivantes, un tiers prendrait en charge une partie ou la totalité du coût des travaux de rénovation thermique. Ce dernier se rémunérerait par la suite sur les économies d’énergies réalisées grâce à la nouvelle qualité de la performance énergétique du logement.
D’après un rapport de la Caisse des dépôts et consignations publié en 2010, les économies d’énergie réalisées à la suite de rénovations thermiques pourraient représenter entre 20 et 70% de la valeur des travaux (en fonction de la taille, de l’état et du type de logement).
Reste encore à définir le « tiers » en question et le montant de l’investissement. Le gouvernement hésite encore entre des investisseurs privés, tels que des établissements financiers ou des entreprises du domaine de l’énergie, et des structures du domaine public.
Comment ça marche ?
Le tiers-investissement devrait concerner en priorité les logements anciens. Afin de pouvoir procéder à sa mise en place, un guichet unique de la rénovation devrait être créé afin de conseiller les ménages désirant mettre leur habitation aux normes énergétiques. Par la suite, un diagnostic gratuit serait réalisé par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie et les agences locales de l’énergie, afin de définir si la demande d’investissement est justifiée. Si le gain espéré est suffisant, un prêt pourrait ainsi être accordé.
L’intérêt principal de ce projet est de lutter contre une précarité énergétique grandissante. En effet près de 4 millions de ménages seraient aujourd’hui dans une situation des plus inquiétante avec souvent des installations au fioul. D’un point de vue environnementale, l’objectif est de diviser par quatre d’ici 2050 les émissions de gaz à effet de serre des bâtiments.
Une surconsommation d’énergie due à des installations trop peu performantes. Le journal Le Point publiait la semaine dernière un article sur le pic de consommation d’énergie estimé en hiver, prévoyant une dépense de 84.500 mégawatts pour le mois de janvier. Même si le parc électrique national est suffisamment puissant pour rester exportateur de courant malgré une telle augmentation de demandes, ces prévisions reflètent le besoin important d’énergie des bâtiments français. Ce type d’aide pourrait ainsi faire baisser considérablement notre besoin en énergie et les factures attendues par les consommateurs dans les mois les plus froids.
« L’hiver dernier, à cause d’une vague de froid exceptionnelle, la consommation nationale d’électricité avait pulvérisé tous ses records (avec un pic à 102.100 mégawatts le 8 février). Mais le système avait tenu le choc grâce aux importations de courant. »
Si le tiers-investissement semble être une initiative encourageante, il va être nécessaire pour qu’elle soit réalisable, d’inciter les établissements financiers à investir dans la rénovation thermique. Une difficulté conséquente puisque les retours sur investissement pourraient être longs et faibles, donc peu attrayant pour les acteurs privés. Un projet à développer, mais qui pourraient être des plus intéressants pour les ménages qui pourraient cumulé l’aide du tiers-investissement et d’autres solutions de financement comme le produit des mises aux enchères des quotas d’émissions de CO2 ou encore le doublement des plafonds du livret A et du Livret de développement durable. Vous le saviez, qu’en pensez-vous?