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#3 Le bâtiment au cœur de la transition énergétique française avec Bruno Léchevin

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Dans ce troisième extrait du débat entre Bruno Lechevin et Jean Bergougnoux, ce dernier propose une solution thermique équilibrée dans le cadre de la rénovation des bâtiments. M. Lechevin attendait le rapport de la cour des comptes sur les CEE qui vient de paraitre.

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Afin de vraiment réduire les émissions de co2, il faut intervenir sur le mix-énergétique en respectant le pouvoir d’achat des consommateurs. Le matériel existe déjà. Nous trouvons aujourd’hui, des chaudières mixtes électricité-gaz monoblocs, qui ressemblent à une chaudière à condensation, qui ne nécessitent pas de dispositifs extérieurs, qui peuvent utiliser l’évacuation des fumées pour faire leur prise d’air. C’est tout à fait viable.

Les difficultés ne sont pas du côté du matériel.

Chaque année, 450 000 chaudières à gaz dont une partie est destinée au neuf sont vendues et une autre partie destinée au renouvellement. Si on imaginait que la partie destinée au renouvellement soit systématiquement biénergie, cela ferait tout de même un sacré progrès dans la maîtrise des émissions de CO2. La difficulté n’est donc pas du côté du matériel.

La difficulté c’est qu’il faut évidemment que l’utilisateur final s’y retrouve. Et donc, qu’on soit en mesure de lui proposer un tarif attractif lui permettant de rentabiliser un certain surcoût lié à la biénergie. On pourra toujours lui expliquer que la biénergie est une assurance parce que si le prix de l’électricité augmente trop vite cela lui permettra d’utiliser un peu plus de gaz et réciproquement… Mais ce sont des arguments de séance.

Dans les faits, combien ça coûte ?

Et là c’est essentiellement une question tarifaire qui à mon avis est parfaitement soluble. Car dès que nous verrons un paquet d’énergies intermittentes sur le réseau, il y aura un très fort contraste entre les moments où elles sont disponibles en excès, donc les moment où l’électricité ne coûte pratiquement rien à produire, et les moments où au contraire en est en pénurie globale parce qu’il fait froid parce qu’il n’y a pas de vent, etc…

Donc ce qu’il faut retenir, c’est qu’il y a quelque chose à monter du point de vue tarifaire.

Alors cette réflexion sur un point particulier mais qui me semble extrêmement important car cela peut totalement changer la problématique de la rénovation de l’habitat existant en mettant en avant des solutions qui réduisent fortement la dépense énergétique, les émissions de CO2,  etc… et dans un cadre où l’on devrait repenser à ce moment-là le concept d’isolation optimale face à un système biénergie. « C’est un chantier qui me tient à cœur, qui peut avoir des impacts tout à fait considérables. « 

Les smartgrids, si l’utilisation de l’électricité se réduit à de l’électricité spécifique, ce n’est pas strictement passionnant.

Le smartgrid ne va pas améliorer la manière dont on gère son informatique, sa télévision, sa lumière, etc… Cela peut avoir un petit impact peut-être sur l’utilisation des lave-linge mais ça n’ira pas extraordinairement loin.

Les smartgrids n’ont de sens que s’il y a des consommations d’électricité importantes, que l’on est capable de déplacer, de moduler, d’interrompre.

Et donc, smartgrids, oui, en liaison avec des utilisations d’électricité peu émettrices de CO2 et qui contribuent à la gestion de l’équilibre production/consommation dans le système électrique.

Donc à l’horizon 2050, si la France veut tenir le facteur 4, il est clair que non seulement le pétrole doit être réduit, et c’est vrai, je rejoins totalement Bruno Léchevin que c’est du côté du transport que les enjeux sont les plus massifs, mais même le gaz ne peut pas subsister au niveau que nous connaissons aujourd’hui. Il doit fortement décroître, alors autant essayer de le faire dès maintenant et intelligemment. Le gaz, c’est l’avenir du stockage de l’électricité! 

Sur cette phrase Bruno Lechevin conclut : » il faut que l’on sorte de l’idée qu’il y a des solutions uniques. Donc il faut être plus sobre, plus subtil et plus éclectique dans les préconisations et c’est l’addition des préconisations qui nous feront gagner car globalement, moi je n’ai jamais été contre le nucléaire. J’ai juste été contre le tout nucléaire mais ça c’était mon passé syndical et l’histoire me donne un peu raison. La question n’est pas « sortir du nucléaire ? » c’est comment rééquilibrer le nucléaire dans le mix énergétique comme d’ailleurs on voit dans le tout pétrole où cela nous a amené, le tout diesel où ça nous amène. Donc moi globalement, je n’ai pas de problème avec ce que tu as dit, à la nuance de ce que j’ai essayé de préciser. »

B. Lechevin: Deux mots sur le certificat d’économie d’énergie.

On a peut-être pas la même approche, on a une approche plus positive. Je ne dis pas que l’on a l’optimum. Comme vous le savez la Cour des comptes va publier à la mi-octobre, une analyse sur les certificats d’économie d’énergie. L’Ademe souhaite qu’ils perdurent dans un dispositif plus amélioré, plus au niveau des résultats.

Il faut qu’on en discute. Il n’y a pas trop d’outils pour aller dans l’objectif qui nous est assigné. Il faut permettre aux gens de faire des travaux de rénovation.Il faut qu’ils soient accompagnés mais dans une obligation de résultat. « Et je suis d’accord avec toi, il faut arrêter le foutage de gueule, il faut qu’il y ait des résultats. »  Et, je pense qu’un jour, il faudrait d’ailleurs que les aides soient assujetties aux résultats. On n’en est pas encore là, il faut déjà qu’elles soient assujetties à l’éco-conditionnalité, donc RGE (Reconnu Grenelle environnement). C’est très important la qualification, le professionnalisme, là aussi on attend des textes, et qu’on dépasse le fait que RGE,  c’était un autre  gouvernement. On est dans l’intérêt général et donc il faut y aller. Surtout que les entreprises attendent.

Voici l’intégralité de ses extraits dans la video…

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