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Le mix énergétique européen de demain sera composé d’un panel d’énergies

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Quel mix énergétique pour demain ? Quel développement des énergies renouvelables ? Quelle part d’autoconsommation ? Quelle place pour les nouvelles technologies de l’information et de la communication ? Autant de questions qui sont au cœur des préoccupations d’EdEn qui milite pour l’établissement d’une société énergétique meilleure en adéquation avec l’enjeu climatique.

C’est dans cette optique que nous avions convié Thierry Lepercq – Directeur Général Adjoint en charge de la Recherche, de la Technologie et de l’Innovation d’ENGIE – et Bernard Salha, – Directeur Recherche et Développement d’EDF – à un Atelier-Débat sur le thème des « systèmes électriques de demain ». Afin de prolonger le débat d’idées entre les deux énergéticiens, le numéro 2 de l’EdEnmag vous propose une interview croisée de Thierry Lepercq et de Bernard Salha.

En savoir plus : EDF, ENGIE et les « systèmes électriques de demain »

EDF et ENGIE ont comme point commun de vouloir participer massivement à l’effort de décarbonisation de l’économie. Or cette décarbonisation, à l’échelle européenne au moins, semble patiner. Que faut-il faire pour atteindre les objectifs que l’Europe et la France se sont donnés à l’horizon 2050 ?

Thierry Lepercq : Avec le nouveau gouvernement, c’est le terme de neutralité carbone qui prévaut. C’est un marqueur fort de la volonté politique actuelle. Concrètement, neutralité carbone signifie zéro émission à l’horizon 2050. C’est un engagement encore plus important que celui de la COP 21. Les énergies renouvelables ont connu un déploiement considérable mais elles suscitent des interrogations qui prouvent qu’il ne faut pas baisser la garde. À quel prix ? Comment ? Quel niveau de sécurité ? Comment les productions décarbonées peuvent-elles devenir compatibles avec l’équilibre du réseau ? L’équation économique devient imparable et il faut mettre en œuvre un market design qui ne soit pas basé sur une accumulation de subventions. L’idée selon laquelle il faut subventionner l’énergie est un écueil. Le développement de l’énergie passe par le prix. Le market design à créer devra introduire les notions de responsabilité et d’équilibrage local dans une démarche concertée. L’objectif principal est bel et bien d’assurer au final la sécurité du réseau. Le modèle économique pourrait reposer sur un modèle de concession. La gouvernance locale et l’implication territoriale doivent être des priorités pour créer des infrastructures et des outils digitaux et générer de l’équilibrage et de la régulation. La réappropriation de l’énergie à l’échelle territoriale rendra les territoires attractifs, ce qui passe par une énergie moins chère, une énergie plus propre, une mobilité facilitée et la création d’emplois rendue possible grâce aux entreprises attirées.

Bernard Salha : Les objectifs en matière de décarbonisation sont très ambitieux. Pour les atteindre, il s’agit de mettre en place des leviers clés. Le transport est un secteur phare. Il faut continuer à inciter les acteurs énergétiques à éliminer les émissions de CO2 via la réglementation. Cela passe par le déploiement de multiples mécanismes et vecteurs énergétiques. Dans le secteur du bâtiment, la réglementation a par exemple donné un avantage au gaz jusqu’à ce jour, pourtant émetteur de CO2. Il est souhaitable que la réglementation évolue afin de prendre le CO2 émis comme critère majeur. Je souhaite ajouter qu’une harmonisation franco-allemande sur la valorisation du CO2 aurait beaucoup de sens, sans oublier dans cette dynamique l’ensemble de l’Europe occidentale.

Propos recueillis par Laurent Jacotey

Retrouvez l’article complet extrait de l’EdEnmag n°2

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